En entretien d’embauche, il est impossible d’échapper au moment où le recruteur vous posera la question : « quelles sont vos qualités et vos défauts ? » Cela prendra peut-être une autre forme comme « qu’est-ce que l’on peut dire de vous ? » ou alors « qu’est-ce que les personnes de votre entourage apprécient ou apprécient moins chez vous ? » ou bien encore « quels sont vos points forts et vos axes de progression ?» … Très souvent, une des réponses qui est donnée comme « défaut » est : « j’ai tendance à être perfectionniste ». On se dit que c’est à la fois un défaut et une qualité et que, au final, c’est parce qu’on veut donner l’image d’une personne ambitieuse, très attachée au détail et soucieuse du travail bien fait.
Quand on parle de perfectionnisme comme un faux défaut qui pourrait passer pour une qualité, c’est parce que l’on pense sincèrement que c’est une qualité, sans vraiment se rendre compte que le perfectionnisme est en fait un comportement bloquant.
Le perfectionnisme est une tendance à vouloir tout faire, avec un souci exagéré de la perfection. Ainsi, le perfectionniste va, par exemple, attendre le meilleur moment avant d’agir, ou bien il va passer un temps infini sur un sujet jusqu’à ce qu’il soit parfait au lieu de le terminer dans les délais attendus. Ainsi, sous prétexte de vouloir bien faire, le perfectionniste procrastine. C’est un moyen déguisé de se rassurer, de rester dans sa zone de confort. Bien souvent être perfectionniste rime avec ne pas savoir déléguer et avec une incapacité à prioriser les tâches à accomplir, voire une inhabilité à travailler en équipe. Non seulement le perfectionnisme retient l’action, mais de plus il est épuisant car source de stress et de culpabilisation. La conséquence est que le perfectionniste met plus de temps à atteindre ses objectifs. Cela peut, dans les cas extrêmes, s’avérer être un cas pathologique et conduire au burn-out.
Sans aller jusque-là, le perfectionnisme, qui est le défaut le plus mentionné en entretien, est une réponse galvaudée par les candidats qui cherchent à donner un défaut qui, pensent-ils, n’en est pas vraiment un. En réalité, être perfectionniste vous dessert plus que l’inverse et agace les recruteurs.
L’une des meilleures façons de présenter ses défauts est de les contrebalancer par les qualités qui en résultent ou que le recruteur interprètera positivement. Par exemple : je suis anxieux, cela fait que je préfère préparer les choses à l’avance. Ou bien : Je suis méfiant, je mets du temps à accorder ma confiance. Ici le recruteur comprendra que vous prenez le temps de vous renseigner et de faire votre propre opinion. Vous pouvez également détourner la question en parlant d’axes d’améliorations telle que la maîtrise budgétaire par exemple (si celle-ci n’est pas essentielle au poste). Cela permettra d’autant plus au recruteur d’identifier les axes de développement que l’entreprise pourra vous apporter si elle vous embauche et renforcer ainsi votre intérêt pour le poste et donc votre motivation pour rejoindre l’entreprise car elle vous permettra de monter en compétences. Enfin, une troisième alternative consiste à mentionner des défauts qui ne vous mettrons pas en danger car ils sont plus d’ordre non professionnel. Par exemple : la gourmandise. Le recruteur le traduira comme un bon sens de l’humour !
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