En tant que recruteuse, j’attache une importance non négligeable aux personnes pour lesquelles mes interviewés ont travaillé. Pourquoi ? Parce qu’au-delà d’un titre de poste et de compétences couchées sur un CV, le fait d’avoir côtoyé telle ou telle personne (et surtout d’avoir apprécié la collaboration) me permet d’entre-apercevoir certaines vertus, valeurs et qualités professionnelles.
Certains parleront de mentor, de coach, voire de pygmalion. D’un cran au-dessus du rôle de manager qui dirige ses équipes vers un objectif défini par l’employeur de manière plus ou moins directive ou participative, ces derniers vont apporter un supplément d’âme, un encouragement à prendre confiance pour extraire le meilleur de soi.
Dans la mythologie grecque, Mentor est le précepteur de Télémaque et l’ami d’Ulysse. Par assimilation, un mentor est un conseiller expérimenté, attentif et sage auquel on fait entièrement confiance. A la différence d’un coach qui ouvre la voie pour aller d’un point A à un point B et dont c’est le métier, le mentor est passé lui-même par le chemin et partage son expérience et ses conseils.
Le pygmalion quant à lui, est un sculpteur chypriote de l’Antiquité Grecque qui, révolté contre l’omniprésence des prostituées, désavoue le sexe et vit en célibataire. Il sculpte une statue représentant une femme d’une telle beauté qu’il en tombe amoureux. Touchée par cet amour inhabituel, Aphrodite, déesse de l’amour, donne alors vie à la statue. Ainsi, ce que vous croyez possible détermine votre réussite, votre comportement et celui de votre interlocuteur.
Prenez quelques instants pour vous remémorer votre passé professionnel. Vous souvenez-vous de certains managers ou dirigeants en particulier ? Qu’avez-vous appris d’eux qui font votre valeur aujourd’hui ? Je me souviens de Guy, mon manager à mes débuts et qui est à l’origine de ma vocation. Il partageait avec moi sa passion et m’a rapidement confié des responsabilités. Le fait qu’il croit en mes capacités et me fasse confiance, tout en prenant le temps de m’expliquer les choses, faisait de lui un véritable mentor. Et que dire de Jacques, mon pygmalion ? Je le côtoyais peu car il était dirigeant de la société et basé à l’étranger. Néanmoins, il était, à mes yeux, l’incarnation idéale du métier et un véritable modèle à suivre. Quand j’avais l’occasion de le voir ou d’échanger avec lui par téléphone, il se montrait toujours bienveillant et encourageant. Je crois bien n’avoir jamais aussi bien performé qu’en travaillant pour lui. A contrario, j’ai connu des managers qui n’incarnaient pas du tout le rôle de mentor et avaient, outre leur ego surdimensionné, des valeurs très éloignées des miennes et un niveau de compétences parfois inférieur aux miennes. Autant dire qu’à leurs côtés je n’ai pas progressé. Au contraire, j’ai pu perdre confiance en moi.
L’effet Pygmalion est un mécanisme selon lequel le jugement que l’on porte sur une personne conditionne en partie son comportement. Il provoque alors une amélioration de ses performances, en fonction du degré de croyance en sa réussite. En d’autres termes, le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore ses probabilités de succès.
A l’inverse, les performances diminuent lorsque les attentes sont moindres. C’est ce qu’on appelle l’effet Golem. Par exemple si un manager pense et dit à son équipe qu’elle est junior et pas autonome, il est peu probable que celle-ci devienne autonome.
Pour conclure, il ne fait nul doute que le Mentor ou Pygmalion joue un rôle non négligeable dans la performance et la réussite de chacun. Nos croyances influencent nos actions. L’effet pygmalion peut être un formidable outil de management. Plus vous encouragez vos collaborateurs et croyez en eux, plus ils seront performants. C’est ainsi que les relations hiérarchiques peuvent être très révélatrices sur la personnalité de chacun.
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