Un des grands axes en développement personnel est d’apprendre à dire non pour des raisons qui sont tout à fait louables et justifiées. Mais apprendre à dire oui, c’est un exercice d’ouverture d’esprit qui peut s’avérer être un véritable déclencheur de réussite personnelle et professionnelle.
Dans mon quotidien, je suis amenée à échanger sur les parcours et aspirations de chacun, candidats ou clients. Certains ont des critères très précis, d’autres sont plus dans l’écoute. A votre avis, lesquels augmentent leurs chances de succès ?
Je reconnais qu’il est appréciable d’avoir un interlocuteur qui est précis et déterminé dans son projet. Aussi loin que remonte ma mémoire, on m’a toujours dit que de savoir se projeter à 5 ou 10 ans était une des clés pour réussir. D’ailleurs, à mes débuts, c’était une question que je posais systématiquement en entretien et j’avais tendance à marginaliser ceux qui étaient dans l’incapacité d’y répondre. Alors c’était vrai à cette époque, car les carrières étaient pré-tracées dans un environnement plutôt figé. A titre d’exemple, le but ultime pour un hôtelier en devenir était d’être Directeur d’hôtel, et les deux voies principales étaient soit un parcours en restauration, soit un parcours en hébergement.
Aujourd’hui cette vérité n’est plus. Les personnes qui viennent à moi avec une liste de critères bien packagée ont peu de chance de voir aboutir leur requête, tout simplement parce que le marché a été bouleversé. Trop souvent j’ai vu des candidats refuser des opportunités qui auraient pu leur ouvrir de nouvelles perspectives, mais qui ont décliné pour des motifs variés : « pas assez bien payé, trop loin de chez moi, travailler pour une start-up c’est incertain, je veux rester dans l’hôtellerie traditionnelle, je veux uniquement un titre de Directeur Général et non pas de Directeur, je viens de démarrer mes recherches et je préfère attendre la prochaine opportunité »…. Et voilà comment on se retrouve à faire du sur-place les années suivantes (voire même être sur le banc de touche), d’autant plus que le marché continue son bouleversement pour tout un tas de raisons.
Aujourd’hui il est essentiel de savoir s’adapter, de faire preuve de flexibilité, de curiosité et de réactivité. Dire OUI à un projet auquel vous n’auriez pas pensé de prime abord ne signifie pas que vous l’acceptez, mais que vous êtes prêt à le considérer et à réfléchir sur les perspectives qu’il pourrait offrir. François était en cours de licenciement par son employeur auprès duquel il avait fait une carrière fulgurante, de réceptionniste à responsable régional. Je lui ai proposé de revenir sur un poste de Directeur pour consolider ses compétences dans un autre groupe, en sachant que ce groupe proposait des évolutions en interne aux plus prometteurs. Résultat, François avait une offre avant même le terme de son licenciement et le meilleur reste à venir pour lui.
Les choix que nous sommes amenés à faire sont aussi très souvent liés à la pression sociale. Notre entourage, malgré sa grande bienveillance, n’est pas toujours meilleur conseiller. « il vaut mieux que tu travailles pour un groupe, tu auras plus de perspectives de carrières et des avantages sociaux ; avec tes diplômes, tu ne devrais pas accepter un poste moins bien payé, la restauration, ce n’est pas compatible avec une vie de famille… ». De nos jours, il n’y a plus d’emploi garanti. Travailler pour un grand groupe n’est plus gage de sécurité ni même d’employabilité si vous y êtes resté plus de 10 ans. Franck est venu me voir à son retour d’Asie où il avait eu une expérience d’Assistant F&B Manager dans un hôtel de luxe. Je lui présente quelques opportunités dont celle de responsable d’une boutique de restauration rapide. Tollé dans son entourage ! Que des avis négatifs. Mais il savait au fond de lui, après avoir pris le temps de l’analyse et de la réflexion, que c’est exactement ce qu’il voulait faire et il a pris la décision d’accepter le poste. Très vite il a accumulé les récompenses d’être dans les « top shops » du groupe et il a évolué au poste de Responsable de Secteur au bout de 3 ans.
Pour conclure, bien sûr il est important d’avoir des objectifs à moyen et long terme. Avoir un but permet de déterminer quel chemin prendre et quelles sont les étapes à effectuer. Mais gardez à l’esprit d’accueillir les projets qui pourraient vous être proposés, même s’ils sortent de votre cadre. Prenez le temps de les analyser, écoutez les différents points de vue. Prenez des renseignements, creusez le sujet et effectuez votre choix sur la base de vos propres convictions. Le simple fait d’apprendre à dire OUI va naturellement développer votre ouverture d’esprit et votre capacité à prendre des décisions, entre-autres.
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